LA QUARANTAINE

Vous souhaitez aider les associations en devenant famille d’accueil ?
Sachez que d'où qu'ils viennent (y compris d'élevages), les animaux sont susceptibles d'être porteurs de maladies contagieuses et qu'il vous faudra prendre certaines précautions pour que tout se passe au mieux.

Si vous possédez déjà des animaux, veillez à ce qu’ils soient en bonne santé et à jour de leurs vaccins. Un chat, par exemple, devra être vacciné contre le typhus (parvovirus), le coryza (herpès virus et Calicivirus) et la leucose, au minimum.

Mais la vaccination ne suffit pas à elle seule à protéger votre animal, et en premier lieu parce que celle-ci ne protège pas de toutes les maladies. Lorsque vous accueillez un nouvel animal chez vous, quel qu’il soit, il est primordial d’effectuer une période de quarantaine, c'est-à-dire un laps de temps où l’animal devra être scrupuleusement isolé des autres. La durée minimum d’une « quarantaine » est de 15 jours et doit être réévaluée à l’issue de ces 15 jours en fonction de l’état de santé de l’animal.

La quarantaine implique tout d’abord de placer le nouvel arrivant dans une pièce à laquelle aucun autre animal n’aura accès. Une salle de bain est tout particulièrement indiquée car elle peut être facilement décontaminée. Nous vous conseillons par ailleurs de sortir auparavant les objets en verre/porcelaine/etc., les produits d’entretien et les serviettes de bains ou linges accessibles, ainsi que tout ce qui pourrait blesser l’animal.

Il vous faudra également prendre certaines précautions quand vous entrerez et sortirez de la pièce : éviter les fuites de l’animal qui ne tardera pas à vouloir sortir de la pièce (ce n’est pas très drôle de rester confiné si longtemps, mais c’est nécessaire) ; limiter les contacts physiques afin d’éviter de transporter sur vous des maladies ; vous laver soigneusement les mains, de préférence avec une solution hydroalcoolique ou un savon antiseptique (ou bien porter des gants jetables) ; changer de chaussures, au minimum.
Si vous jugez que les risques de fuite sont élevés ou que la pièce n’est pas idéale pour faire une quarantaine (moquette au sol par exemple), n’hésitez pas à utiliser, selon l’animal, un parc, une grande cage à lapin (env. 120x60), un grand enclos avec toit, etc. du moment que l’animal a assez d’espace et ne peut pas sortir. Il n’est pas forcément nécessaire d’avoir recours à cette méthode durant toute la période de quarantaine : les virus les plus meurtriers et les plus contagieux ont généralement une période d’incubation égale ou inférieure à 10 jours (typhus, calicivirus, herpesvirus, chlamydiose, virus hémorragique, etc.). Cependant, il existe bien des maladies contagieuses, ainsi que des souches mettant plus de temps à se déclarer, et la quarantaine devra donc impérativement se poursuivre au-delà.

Le dernier point très important est de bien examiner l’animal à l’issu de sa période de quarantaine pour s’assurer qu’il est effectivement sain avant de commencer à le présenter à vos animaux. Ainsi, il est fortement recommandé de montrer l’animal à un vétérinaire même si l’animal vous semble sain et de tester les chats pour le FIV et le Felv (cf notre article sur cette question).

La décontamination/désinfection :

S’il s’avère que l’animal que vous gardez déclare effectivement une maladie, il vous faudra procéder à une décontamination sérieuse avant de pouvoir accueillir un autre animal. Il faut savoir que la décontamination sera nettement plus aisée si la quarantaine a été effectuée dans une salle de bain ou en cage plutôt que dans une chambre.

Pour désinfecter, il convient de laver les surfaces avec un détergent, de rincer, puis de passer un désinfectant, laisser agir et rincer à nouveau. Il ne sert en effet à rien de désinfecter une surface souillée par des matières organiques et/ou minérales.

L’eau de javel, bactéricide, « virucide » et fongicide, reste l’un des désinfectants les plus efficaces. Elle doit agir au moins 20 minutes avant d’être rincée pour être efficace contre toutes les bactéries. Elle s’utilise généralement diluée à 1/10e dans de l’eau froide (NB : l’eau de javel en bouteille du commerce est généralement déjà diluée). D’autres produits comme Sanytol, Saniterpen 90 ou Virkon sont de bons substituts, notamment pour les surfaces ou l’eau de javel ne peut être utilisée.
Selon la bactérie, le virus ou le champignon à traiter, sachez que le temps d’action peut varier grandement (de 30 secondes à 35 minutes –aussi selon le produit). Dans le doute, laissez donc agir une trentaine de minutes avant de rincer.
Il est très important de ne pas mélanger les produits chlorés (type eau de javel) avec d’autres, donc rincez bien entre chaque produit que vous utilisez.

NB : il existe 2 types de détergents : alcalins (surtout dégraissants et contre les matières organiques) ou acides (surtout détartrants / désincrustants, contre les matières minérales). A vous de déterminer lequel utiliser pour nettoyer la surface avant de passer un désinfectant. Il est tout à fait possible d’avoir recours à un détergent écologique à base de savon de Marseille dans le premier cas ou de vinaigre dans le second.

Par ailleurs, n’oubliez pas de désinfecter les jouets, linges, tissus, etc. et tout ce contre quoi l’animal aurait pu se frotter. Laisser tremper les jouets 30 minutes dans l’eau de javel les débarrassera de n’importe quel virus. Le Sanytol linge permet de désinfecter le linge même à basse température.

Exemples de Détergents écologiques faits maison :
1) 25-50% vinaigre blanc / 50-75% eau chaude. Laisser agir 1h. Rincer
2) 1 litre d’eau, 50g de savon de Marseille et 20 cl de jus de citron
Il est possible d’ajouter quelques gouttes d’huile essentielle (bio) de lavande, citron, cannelle ou tea tree pour une plus grande efficacité, mais il faut alors s’assurer que le produit ne soit pas en contact avec des chats.

Conduite à tenir en cas de typhus :
   Le virus de la panleucopénie féline est extrêmement résistant, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur (plusieurs semaines): il reste infectieux après une exposition à 75°C pendant 30 minutes mais 90°C pendant 10 minutes en vient à bout. La réfrigération (+4°C) pendant plusieurs mois ne l'affecte pas. Le plonger dans un milieu acide (pH3) reste sans effet. Les désinfectants usuels (alcool 70%, phénols, amoniums quaternaires, éther, iode) sont impuissants à l'inactiver. Seuls y parviennent (après un premier nettoyage soigneux indispensable, suivi d'un rinçage): le formol (0,5 p. cent) et l'eau de Javel (au moment d'utiliser, diluer 1 berlingot 250ml à 9,6% de chlore actif dans 5 litres d'eau froide, laisse agir au moins 10-15 minutes puis rincer abondamment à l'eau).
   Autant dire que se débarasser du virus est difficile lorsqu'une épidémie survient dans une collectivité féline. Eviter de l'y introduire paraît incertain: il faut donc s'assurer de la vaccination régulière des animaux, seul moyen efficace de les protéger !
   Lorsqu'un élevage est atteint, isoler aussitôt le chat suspect est la première mesure. Locaux et matériel seront désinfectés (cf supra), les visites au malade réduite au strict nécessaire. Affecter des vêtements uniquement à la pièce de quarantaine, retirer et jeter surchaussures et gants après chaque utilisation, se désinfecter les mains (eau de Javel diluée) après les soins est indispensable.
   Pour les acheteurs, la garantie légale(*) s'applique aux animaux acquis auprès d'un professionnel (éleveur, particulier plaçant plus de deux portées par an, animalerie). La règlementation (loi 22/06/1989 - art 22; arr 20/08/1990) inclut la panleucopénie féline dans les vices-rédhibitoires et fixe un délai de 5 jours maximum après la livraison (presque superposable à l'incubation entre 3 et 7 jours) dans l'intervalle duquel le diagnostic de suspicion clinique (prostration, anorexie, gastro-entérite et deshydratation, leucopénie, hyperthermie puis hypothermie) doit être établi par un vétérinaire. Attention, le délai maximal pour déposer le recours en justice est fixé au 30ème jour. Le diagnostic de certitude (aplasie ou hypoplasie lors de ponction ostéo-médullaire ou identification du virus dans les selles ou inclusions virales dans une biopsie intestinale) peut intervenir plus tard, pour tenir compte des contraintes techniques. Passés ces délais, d'autres voies de recours plus complexes restent envisageables.